Ce père commerçant décide finalement de s’installer à Toulouse ou il achète « l’hôtel des Quatre Saisons ». C’est là, que sous l’égide d’un cuisinier de talent “ Brestmen ”, débuta Prosper Montagné qui, semble-t-il, ne fut pas un brillant élève. Prosper Montagné délaissait volontiers les fourneaux paternels pour se consacrer à la peinture. Il avait décoré la porte de sa chambre de “ ses armes”: deux fourchettes et deux couteaux entrecroisés sur une casserole. Après la fin de l’expérience hôtelière de son père, Prosper Montagné entame un apprentissage d’abord chez un pâtissier de Toulouse, puis à Pau chez son cousin, Adolphe Meillan, propriétaire de l’Hôtel d’Angleterre, puis à San-Rémo, à Monte-Carlo et enfin à Paris. Sa carrière se décida dès son retour du régiment où il avait particulièrement satisfait.
Suit une ascension rapide et éblouissante. Il franchit les divers échelons avec une étonnante facilité et dirige les cuisines du Pavillon d’Armenonville de Ledoyen et du Grand Hôtel de Paris. Il est Commissaire Général des Expositions Culinaires de 1908, 1909 et 1910. Pendant la guerre de 1914-1918, il organise les Cuisines Centrales de l’Armée, et invente les cuisines roulantes pour disait-il que « nos soldats puissent manger chaud », et nommé Chevalier de la Légion d’Honneur en 1922. Il ouvre, Rue de l’Echelle à Paris, un restaurant portant son nom dont il fit pendant une dizaine d’années un temple du bien manger. Mais il ne s’enrichit point même se ruine.